Il m’arrive régulièrement d’arriver sur la piste en pouvant à peine marcher : une sciatique persistante a la mauvaise habitude de me cisailler depuis mon plus jeune âge parce que j’ai la mauvaise habitude de dépasser mes limites… Et aussi parce que les douleurs psychiques ont l’habitude de se nicher dans le corps, à la fois pour se cacher, et surement aussi pour être trouvées.
Mon réflexe serait donc de me dire : « bon je suis fatiguée, j’ai mal, je vais dormir et ne surtout pas bouger, pour ne pas sentir, j’irai danser la semaine prochaine ou dans trois semaines, voire dans deux mois, dans un an ? Ou alors la danse, ça fait juste trop dans ma vie. »
À la base il a fallu que mon enseignante, Lucie Nérot, me le martèle, à chaque fois que trop fatiguée, trop déprimée, trop endolorie, je tentais de me débiner de la piste. Puis ça a fini par me rentrer dans le ciboulot : danser ça fait du bien. Alors j’imagine et je sais qu’il y a des douleurs que cela ne soigne pas. Mais il y en a beaucoup qui se dissolvent à son contact… notamment celles de dos et de coeur, voire d’âme. Danser vient toujours à bout de ma sciatique.
Parce qu’au final en bougeant, on sent, on écoute, on réchauffe, on délie, on remets du lien entre les différentes parties du corps qui se font la guerre, ou qui s’oublient les unes les autres, comme de l'huile dans les rouages, et puis on est au contact des autres : ils et elles partagent nos peines, nos douleurs, notre humanité, notre imperfection. Et tout ça, ça fait du bien ! Novembre, c'est l'horreur pour tout le monde (ou presque), tenez bon !
C’est aussi le thème du spectacle d’Hélène Larrodé (dis moi si je me trompe Hélène :), avec qui j’ai pas mal partagé de pistes et de danses, depuis de nombreuses années. Enfin, c’est le thème, entre autres : il y a aussi, le deuil, la renaissance, le milieu hospitalier, le cosmos, les jolies robes, l’intensité de la vie, le rêve et ses mystères, être une femme, être engagée, être un.e humain.e.
Alors, on danse ?
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