Je l’ai encore fait… je n’ai pas fait exprès évidemment. Je savais très bien qu’il ne fallait pas. Mais bon la fatigue, un peu moins de concentration que d’habitude, mon attention sur autre chose, un outil tombe et paf… un trou de plus sur mon parquet… Mon beau parquet en châtaignier.
C’est comme ça, je le sais maintenant, il y a des bois plus ou moins durs : il y a des bois, à peine tu les érafles, ils marquent. Alors vas-t-en faire tomber une scie sauteuse ou un arrache clou, c’est une cicatrice que même un ponçage intense ne rattrapera pas. C’est comme ça. Et ça me fait du bien de ne pas me demander pourquoi, ni comment… d'accepter la patine du temps, et de prendre soin, autant que possible.
Pourtant, mon cher parquet, si tu étais moi, je me demanderais pourquoi tu es si fragile, ou en langage plus humain, pourquoi tu es si sensible. Pourquoi telle ou telle chose te laisse une trace indélébile alors qu'elle n’effleure pas les autres. Je chercherais comment traiter au delà de la simple huile de protection, encore et encore, en refusant la nature du bois dont je suis faite, en quelque sorte.
Et si la danse nous permettait, au moins un instant, et qui sait peut être un jour de façon plus durable, d’arrêter de nous demander pourquoi ce qui nous blesse nous blesse, et comment y remédier ? Mais plutôt de faire avec, de protéger ce qui doit l’être, d’accepter ce qui peut l’être, et de danser avec le sensible.
Pieds nus sur le parquet.
Un instant, de temps en temps, laisser tomber les pourquoi et les comment.
Pieds nus sur le parquet.
Alors, on danse ?
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